Après le petit déj (super, avec fruits frais, tortilla, pain grillé et
confiture), je quitte la casa de Vanessa, et prend la direction Est, toujours
par l'autoroute qui longe la côte.
C’est bien comme Catherine m'avait raconté :
sur ces autopistas, aucun problème pour circuler à vélo. Elles sont à 2 x 2
voies, avec un revêtement est tout à fait confortable, et on y trouve de tout :
en plus des voitures et des nombreux autocars pour touristes Transtur, Cubatur
et Transgaviota qui font la navette Varadero-la Havane, et des bus nationaux
pour les Cubains, il y a aussi plein d'autres véhicules qui prennent des
passagers : des charrettes à cheval, des camions ou des sortes de bétaillères,
des scooters électriques, des minibus...
plage de Varadero |
Des piétons sont regroupés aux arrêts
de bus (où je m'arrête parfois pour une pause à l'ombre) mais pas toujours, et
je croise aussi quelques vélos fatigués, mais pas les individus qui roulent
dessus : je me suis fait lamentablement dépasser par 2 vélos dont la cagette à
l'arrière contenait ... du carrelage !
Aujourd'hui, moins de vent, ça veut dire qu'il fait muy caliente ! A chaque jour sa peine... mais cette chaleur accablante m'épuise tant qu'une fois arrivée à Varadero, je cherche déjà une casa alors qu'il est à peine 13h30 et que j'avais justement prévu de boycotter cet endroit. Tant pis pour mes principes. La casa de Marta Torres figure dans les adresses de Carlos, j'y suis bien reçue, et ne résiste pas à une sieste immédiate, qui me revigore assez pour aller quand même ensuite voir la playa et tenter un bain dans une eau à la température parfaite. Je pensais que je ne verrai que des touristes "de base", mais en fait non, il y a aussi plein de Cubains à Varadero.
Parque Josone |
Ensuite
ballade jusqu'au Parque Josone, je squatte un peu chez les Beatles, où la
programmation annoncée semble excellente. Diner de spaghettis en musique un peu
plus loin, et coucher de bonne heure.
Le lendemain, je roule jusqu'à Cardenas pour voir el monumento La bicicleta. C'est une petite ville, et je réalise que dès que je quitte la voie principale, tout est vraiment très pauvre, les rues sont défoncées.
A l'entrée de Cardenas |
A part cette bicicleta, pas trop de surprises sur la route aujourd'hui. Bien
sûr il n'y a aucune publicité nulle part, et ça c'est vraiment reposant !
A la
place, des slogans ou injonctions diverses dont voici quelques exemples du
jour.
somos continuitad |
Après Cardenas, finalement je décide de piquer vers le sud direction Playa Larga. Du coup, c'est une autre route, toujours en bon état mais beaucoup moins fréquentée.
Encore très très chaud, l'eau tiède des bidons est imbuvable et je
me réjouis dès qu'un nuage cache le soleil. 2 villages sur la route : José
Smith Comas, où je commande à une cafétéria un pan con tortilla, j'y essaie un
refresco nommé Malta, fait à Cuba et qui ressemble à du Dr Pepper, et un cafecito,
puis une 2eme pause à Carlos Rojas, où je trouve un genre de Sprite cubain. A
la table voisine, des jeunes femmes trient à la main des tas de riz.
J'avais prévu de passer la nuit à Jovellanos, une ville assez animée en fin d'après-midi, mais je n'y ai aucune adresse. Après pas mal d'hésitations, je me lance à demander si quelqu'un "renta una habitación".
La première que
je vois ne convient pas du tout (je pense que c'est juste quelqu'un qui s'est
improvisé loueur à l'instant même), mais comme je fais la grimace, il propose
gentiment de m'emmener en voir une autre (finalement il voudra une commission,
allez, c'est de bonne guerre...), et je le suis à vélo, lui dans son bicitaxi,
chez David, qui loue un petit appart nickel avec cuisine, salle à manger, etc...
Maria, la sœur de David, est prof d'histoire, elle est venue en visite et parle
bien anglais, c'est un réel plaisir de discuter avec elle, et j'apprécie
tellement d'avoir une vraie relation désintéressée.
Bien que je n'ai pas
demandé à dîner, David m'apporte un plateau de crudités et de fruits (enfin des
légumes ! ) et me propose d'essayer son wifi tout à l'heure.
Je me demande
combien tout ça va me coûter au final, les transactions ayant été un peu
floues. Mais je commence à comprendre qu'ici la valeur des choses est sans
rapport avec nos critères.
Maria m'expliquait que son salaire de prof fonctionnaire est très faible, mais que ceux qui "font du bizness" gagnent plutôt bien leur vie, et peuvent voyager dans le pays, etc..
Ce qu’elle n'a jamais pu faire.