jeudi 5 mars 2020

De Matanzas à Jovellanos



Après le petit déj (super, avec fruits frais, tortilla, pain grillé et confiture), je quitte la casa de Vanessa, et prend la direction Est, toujours par l'autoroute qui longe la côte.


 C’est bien comme Catherine m'avait raconté : sur ces autopistas, aucun problème pour circuler à vélo. Elles sont à 2 x 2 voies, avec un revêtement est tout à fait confortable, et on y trouve de tout : en plus des voitures et des nombreux autocars pour touristes Transtur, Cubatur et Transgaviota qui font la navette Varadero-la Havane, et des bus nationaux pour les Cubains, il y a aussi plein d'autres véhicules qui prennent des passagers : des charrettes à cheval, des camions ou des sortes de bétaillères, des scooters électriques, des minibus... 
plage de Varadero

Des piétons sont regroupés aux arrêts de bus (où je m'arrête parfois pour une pause à l'ombre) mais pas toujours, et je croise aussi quelques vélos fatigués, mais pas les individus qui roulent dessus : je me suis fait lamentablement dépasser par 2 vélos dont la cagette à l'arrière contenait ... du carrelage ! 

Aujourd'hui, moins de vent, ça veut dire qu'il fait muy caliente ! A chaque jour sa peine... mais cette chaleur accablante m'épuise tant qu'une fois arrivée à Varadero, je cherche déjà une casa alors qu'il est à peine 13h30 et que j'avais justement prévu de boycotter cet endroit. Tant pis pour mes principes. La casa de Marta Torres figure dans les adresses de Carlos, j'y suis bien reçue, et ne résiste pas à une sieste immédiate, qui me revigore assez pour aller quand même ensuite voir la playa et tenter un bain dans une eau à la température parfaite. Je pensais que je ne verrai que des touristes "de base", mais en fait non, il y a aussi plein de Cubains à Varadero.
Parque Josone

 Ensuite ballade jusqu'au Parque Josone, je squatte un peu chez les Beatles, où la programmation annoncée semble excellente. Diner de spaghettis en musique un peu plus loin, et coucher de bonne heure.


Le lendemain, je roule jusqu'à Cardenas pour voir el monumento La bicicleta. C'est une petite ville, et je réalise que dès que je quitte la voie principale, tout est vraiment très pauvre, les rues sont défoncées.
A l'entrée de Cardenas


A part cette bicicleta, pas trop de surprises sur la route aujourd'hui. Bien sûr il n'y a aucune publicité nulle part, et ça c'est vraiment reposant ! 
A la place, des slogans ou injonctions diverses dont voici quelques exemples du jour.

somos continuitad

 





Après Cardenas, finalement je décide de piquer vers le sud direction Playa Larga. Du coup, c'est une autre route, toujours en bon état mais beaucoup moins fréquentée.
 Encore très très chaud, l'eau tiède des bidons est imbuvable et je me réjouis dès qu'un nuage cache le soleil. 2 villages sur la route : José Smith Comas, où je commande à une cafétéria un pan con tortilla, j'y essaie un refresco nommé Malta, fait à Cuba et qui ressemble à du Dr Pepper, et un cafecito, puis une 2eme pause à Carlos Rojas, où je trouve un genre de Sprite cubain. A la table voisine, des jeunes femmes trient à la main des tas de riz.


J'avais prévu de passer la nuit à Jovellanos, une ville assez animée en fin d'après-midi, mais je n'y ai aucune adresse. Après pas mal d'hésitations, je me lance à demander si quelqu'un "renta una habitación".
 La première que je vois ne convient pas du tout (je pense que c'est juste quelqu'un qui s'est improvisé loueur à l'instant même), mais comme je fais la grimace, il propose gentiment de m'emmener en voir une autre (finalement il voudra une commission, allez, c'est de bonne guerre...), et je le suis à vélo, lui dans son bicitaxi, chez David, qui loue un petit appart nickel avec cuisine, salle à manger, etc... 

Maria, la sœur de David, est prof d'histoire, elle est venue en visite et parle bien anglais, c'est un réel plaisir de discuter avec elle, et j'apprécie tellement d'avoir une vraie relation désintéressée.
 Bien que je n'ai pas demandé à dîner, David m'apporte un plateau de crudités et de fruits (enfin des légumes ! ) et me propose d'essayer son wifi tout à l'heure.


 Je me demande combien tout ça va me coûter au final, les transactions ayant été un peu floues. Mais je commence à comprendre qu'ici la valeur des choses est sans rapport avec nos critères. 

Maria m'expliquait que son salaire de prof fonctionnaire est très faible, mais que ceux qui "font du bizness" gagnent plutôt bien leur vie, et peuvent voyager dans le pays, etc..
 Ce qu’elle n'a jamais pu faire.

mardi 3 mars 2020

Enfin sur le vélo : la Havane à Mantazas



Dernière nuit très bruyante à l'hostel : c'est samedi soir, et la rue est joyeusement animée de musique et de discussions jusqu'à plus de minuit. 

Le lendemain, je prends fièrement le départ, trouve sans problème le fameux bus rouge spécial vélo-motos qui m'attend pour démarrer. Je n'en reviens pas : une rampe permet d'y monter sans aucun souci, et il peut contenir 8 à 10 motos et 3 vélos avec leurs passagers. Tout ça pour UN peso en moneda nacional, c'est à dire rien du tout !

Une fois arrivée de l'autre côté, je trouve sans problème la via blanca qui longe la côte vers les Playas de l'est. Et là, je suis fort déstabilisée,  car je commence à penser que j'ai sans doute eu tort de changer d'avis au dernier moment : le vent vient de l'Est, et il est très fort aujourd'hui (j'aurais été bien contente de l'avoir dans le dos si j'avais pris la direction inverse), et de plus, je ne suis pas du bon côté pour voir la mer !
Donc journée de "lucha contra el viento", je râle mais les jambes vont bien quand même. Halte déjeuner à Guanabo d'un 'pan con tortilla" avec une limonade hyper sucrée, à une cafétéria assez délabrée, en expérimentant mon maigre espagnol avec Jorge, qui prend soin des lieux, et qui aimerait bien que je repasse le voir au retour.





C'est dimanche, et je croise une bonne dizaine de cyclistes "course" avec de belles tenues... et des chaussettes blanches jusqu'aux genoux.




Je trouve la 1ère journée assez dure avec ce vent (et encore heureux que je n'ai pas à porter les affaires de camping sur le vélo), 
 
et à Santa Cruz del Norte (60 kms) je cherche déjà une casa pour la nuit, ce sera 25 cuc chez Jordan pour un lit à ressorts abominables (le matelas de l'hostel Mango était tellement confortable !),  mais c'est une toute petite ville et pas trop le choix.  Diner juste à côté d'une grande pizza + une cerveza. 

Le lendemain, pas de petit déj ni d'eau potable pour remplir mes bidons chez Jordan, sur la place, je prends un café avec un "pan con mantequilla" (genre panini) et une grande bouteille d'eau pour la route. Toujours du vent, mais plutôt moins, du soleil, des côtes jusqu'à Matanzas. 








Je suis curieuse de voir les plages et je traverse la route pour voir celle de la Rotilla puis j'entre dans Playa Jibacoa, où il y a plein de campismos dont certains sont ouverts aux étrangers, ça pourrait être une option ultérieurement. Mais les plages sont presque désertes, et je ne suis pas tentée non plus, avec ce vent !
Je m'arrête à un stand "pan con lechón" en plein milieu de la campagne pour un jus d'orange très sucré encore avec des beignets de yucca (manioc), et je discute avec la jeune femme qui les vend : il y a à côté d'elle un exemplaire de la Bible avec plein de post-it, et elle m'explique que tout ce qui va nous arriver est écrit dans la bible, y compris la fin du monde qui se rapproche.



Fédération des femmes cubaines




A Matanzas, les propriétaires de la casa indiquée par Carlos semblent absents, alors je vais m'installer à celle d'en face,  pour le même prix qu'hier et bien mieux (un peu kitsch mais nickel, et avec le desayuno !)
Le soir, un mojito, faut bien ça, suivi de pâtes artisanales au "Fettucine".