Bien des choses ont changé, vous vous en doutez, depuis l'excursion dans la sierra Maestra ! Mais ... patience... vous saurez un peu plus tard où j'en suis, pour l'instant rien n'est garanti ni définitif.
D'abord, j'ai pris comme prévu, jeudi soir un bus de nuit de Bayamo à Trinidad. Un peu de stress car personne dans le bureau Viazul jusqu'à 20 minutes avant le départ, et j'étais visiblement la seule voyageuse avec Viazul ( c'est la compagnie utilisée par les étrangers, les "omnibus nacionales" se paient en monnaie nationale, et à priori ne sont pas pour nous, quoique j'en connais qui les ont pris sans problème), ce qui illustre bien que tout a radicalement changé, et la cohue des premiers voyages en bus est bien loin !
Je retourne à la casa de Ilida, où j'avais laissé mon vélo, elle m'a gardé une chambre, et me propose le petit déjeuner, que je prends avec une autre voyageuse, hollandaise, qui bien sûr me communique les dernières dispositions connues relatives à la pandémie.
J'envisage une fois de plus de changer mes plans, et de me diriger vers la Havane au lieu d'aller directement sur Viñales à l'ouest, mais sans précipitation, en passant par le chemin des écoliers : Sancti Spiritus, Remedios et Santa Clara, villes assez proches auxquelles je ne voulais pas renoncer.
Et aussi, comme prévu depuis longtemps, je sais que je vais revoir ce soir mes amis Martine et Marino, qui voyagent aussi à Cuba en ce moment, je me réjouis tellement de discuter avec eux, et j'espère vraiment y voir plus clair.
En attendant, j'occupe ma journée de manière très responsable : mon visa de 30 jours va bientôt expirer, et je dois le prolonger, dans tous les cas, surtout qu'on est déjà vendredi, et que j’ai pu constater que rien n'est facile ici en matière de démarches administratives
Rue Frank Pais, sur le chemin du bureau de l'Immigration |
Quand je trouve la banque, c'est la cata, il y a environ 60 personnes (que des Cubains qui viennent sûrement payer des taxes, etc...) qui attendent devant la porte, et ça ne va vraiment pas vite. Donc 2h30 d'attente, puis retour en plein soleil à l'immigration, et je peux maintenant rester à Cuba jusqu'au 25 avril, ce qui n'est quand même pas mon intention, mais au moins voilà, je suis en règle.
Je me renseigne sur une éventuelle excursion à Tope de Collantes (le Rambotour), que finalement je ne ferai pas.
Le programme du Rambotour |
Impatiente de retrouver mes amis qui arrivent ce soir à Trinidad, je les retrouve à leur casa. Ils voyagent avec 3 autres personnes et leur accompagnatrice Ysabel, avec l'association solidaire Visions du monde. Pour l'instant ils ont juste un peu modifié leur circuit pour rentrer plus tôt à la Havane. Nous allons boire un chti verre du soir dans une belle cour d'un resto où nous sommes les seuls clients, puis ils me raccompagnent à ma casa et Ysabel me propose de me joindre à eux demain matin pour aller à la playa. No problemo, je suis ravie d'avoir de la compagnie et d'esquiver le Rambotour.
Locomotive pour la Valle de los Ingenios (moulins à sucre) |
Marino le cheminot |
Confinement à la playa |
Parc José Marti |
Salsa a la casa |
Je les rejoins en fin d'après-midi midi pour assister à la fin de leur cours de salsa, et je les accompagne de nouveau à une autre plage (la Boca) pour assister à un fabuleux coucher de soleil.
Coucher de soleil à la playa de la Boca |
On dîne ensemble, et on se dit au revoir devant ma casa, car ils repartent demain après-midi et moi, je reste en principe jusqu'à lundi.
Mais dimanche matin, au petit dej, discussions alarmistes avec Stina, la Hollandaise de ma casa, puis avec Barbara, une Française déjà rencontrée dans un bus et retrouvée ce matin au spot wifi sur les marches de la casa de la musica. L'inquiétude gagne, tout le monde rentre à la Havane, et les dernières infos sont que dès mardi 24, tout sera fermé aux étrangers. Je file donc à Viazul m'inscrire sur une liste pour le bus de demain matin pour la Havane, comme les autres. Il faut réfléchir rapidement, j'envisage aussi de laisser encore mon vélo ici, tellement je suis dépitée de laisser tomber mes projets... et ce serait quand même plus simple.
Sur la Plaza Mayor |
Au musée de l'architecture coloniale |
Fleur d'hibiscus |
Je visite le joli musée de l'architecture coloniale, que j'ai pour moi toute seule. Le guide Fredy, bien charmant, me propose de garder mon vélo quand je partirai de Cuba et c'est ce que j'aurais sûrement accepté si je n'avais pas rencontré par hasard mes copains pas encore partis en train de boire un dernier verre.
Je suis étonnée de voir tant d'oiseaux promenés dans leur cage. Ysabel m'explique que cest habituel de les sortir ! |
Ils ont reçu pour dernières consignes de se
rendre dès aujourd'hui à la Havane et me proposent généreusement une place dans
leur grand taxi. J'hésite à peine, car c'est vraiment inespéré, et je file
faire mes bagages et les rejoins à 13h à leur casa avec mon vélo, qui finalement y restera
jusqu'à des temps meilleurs.
Et, désolée pour la trivialité, mais voici la dernière photo de Trinidad : avez-vous observé la marque des sanitaires ? |
Heureux d'avoir de tes nouvelles en cette période compliquée.
RépondreSupprimerProfites en tant que tu peux car ici c'est maximum 1h de sortie/jour et a 1 km maximum du domicile.
Grosses bises de nous deux
Martina et Christian